vendredi 10 mai 2019

Sept Ans de malheur - Max Linder 1921

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Sept ans de malheur est une œuvre éblouissante et drôle, jouée et réalisée par un des tout premiers génies du burlesque, le trop méconnu Max Linder. Bien avant Charlie Chaplin et Buster Keaton, Max Linder a donné à la comédie burlesque toutes ses lettres de noblesse. Véritable star internationale, il a écrit à lui tout seul une page de l'histoire du cinéma, inventé un nouveau langage comique et institué le cinéma, non plus comme un simple divertissement, mais comme un Art à part entière.
Ce qui a fait son succès, c'est qu'il a réussi à créer un personnage de toutes pièces, le bien nommé Max, dandy raffiné, portant costumes élégants, canne et chapeau de soie haut-de-forme, prêt aux aventures les plus extravagantes, mais se tirant toujours, avec un naturel désarmant, des pires situations. Malheureusement, le 31 octobre 1925, la vie de 
Max Linder prend tragiquement fin. Il entraîne dans son suicide sa toute jeune femme, Ninette, et laisse leur unique fille de 16 mois orpheline. C'est justement sa fille, Maud Linder, dont il faut saluer l'opiniâtreté et l'abnégation, qui s'est démenée comme un beau diable pour que l'œuvre de son père soit enfin réhabilitée et son génie reconnu. Je vous conseille le très émouvant Max Linder était mon père, récit autobiographique tout en souvenirs. De même, je vous invite aussi à lire le très bel article écrit par la journaliste.
Isabelle Regnier dans Le Monde sur le destin vraiment peu ordinaire de Maud Linder. Sept ans de malheur  a été tourné aux États-Unis dès 1920. C'est un chef-d'œuvre qui cristallise toutes les qualités du cinéaste dans une mise en scène vertigineuse. Les gags font mouche à chaque fois, et leur ingéniosité émerveille. Surtout, ils s'inscrivent dans une histoire, un récit, qui dénote un sens aigu de la mise en scène. Et puis, il y a cette scène absolument stupéfiante où l'on découvre que Max Linder est prêt à prendre des risques insensés en tournant avec des fauves en cage ! Si-dé-rant !!

Le remux est extrait du magnifique coffret dédié à 
Max Linder, dans lequel on peut trouver deux autres chefs-d'œuvre, Be My Wife (Soyez ma femme, 1921) et The three Must-Get-theres (L’étroit Mousquetaire, 1922). En espérant que d'autres films nous arrivent bientôt.

PS : entièrement restaurée, à part quelques brefs passages en 16 mm, la copie du film est d'une excellente qualité étant donné l'âge de la bête.



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